La pollution plastique sur les plages et sur l’eau est un phénomène bien connu de tous. Un problème auquel s’attaquent le monde politique et l’industrie sous le nom de « marine litter ». En tant que transformateurs, nous portons nous aussi une partie de la responsabilité et nous pouvons contribuer à améliorer la situation.
Le plastique dans les océans
Chaque année, entre 5 et 12,5 millions de tonnes de plastique provenant des régions côtières polluent les océans. Les autres déchets, qui s’élèvent à 0,075-1,1 million de tonnes, sont issus des zones non littorales ou de la navigation marine1. Il s’agit d’infimes particules (nanoparticules issues des produits cosmétiques, fibres textiles et polaires), d’objets de taille moyenne comme les couvercles et les bouteilles ainsi que de gros éléments tels que les pneus ou les glacières. A l’heure actuelle, la quantité de plastiques dans les océans est estimée à 150 millions de tonnes2. La majeure partie des plastiques dans les océans provient de l’Asie du Sud-est avec en-tête la Chine et les Philippines3.
Cette pollution plastique des océans pose problème à différents niveaux:
- Danger pour la faune lié à la consommation des plastiques
- Pollution des mers et des plages
- Gaspillage des matières premières plastiques
Quelles sont les solutions envisageables?
Comment peut-on venir à bout du problème des déchets marins? L’IEEP1 propose la pyramide d’interventions suivante:
(cliquez pour agrandir l'image)
Dans un premier temps, l’industrie peut agir dès la première étape. Plusieurs initiatives sont en cours d’exécution dans le but de concevoir les éléments en plastique, en particulier les emballages, en vue de leur recyclage. Nous nous pencherons sur ces initiatives connues sous le nom de «Design for Recycling» (en français: conception prévue pour le recyclage) dans un article de blog séparé.
La deuxième étape (le manque d’infrastructures pour la gestion des déchets) se situe au niveau de la politique et de l’aide au développement.
L’initiative «Waste Free Oceans»
Si, malgré tout, des plastiques sont déversés dans les océans, il y a lieu de les enlever, la biodégradation du plastique prenant beaucoup de temps. A cet effet, l’association européenne des transformateurs de plastique EuPC (European Plastic Converters) a conclu un partenariat stratégique avec l’organisme Waste Free Oceans WFO. L’association suisse Swiss Plastics est également membre de l’EuPC.
WFO a pour credo «we collect and upcycle ocean plastic» (en français: nous ramassons le plastique dans les océans et nous le revalorisons). en coopération avec les pêcheurs du monde entier, les filets de pêche sont collectés et recyclés. La matière première ainsi obtenue permettra de fabriquer de nouveaux produits selon le concept d’une économie en circuit fermé.
Depuis 2011, WFO a effectué des nettoyages d’océan dans de nombreux pays: en Belgique, en France, au Danemark, au Portugal, en Turquie et au Brésil. WFO vient de conclure un partenariat avec WWF (World Wildlife Fund) Hong Kong qui prévoit, entre autres, une action de nettoyage de la baie de Hong Kong. Ainsi, WFO est d’ores et déjà actif sur trois continents4.
Or, les déchets plastiques sont aussi ramassés sur les plages. L’organisme TerraCycle travaille avec des bénévoles dans le monde entier et propose des programmes de recyclage gratuits. Près de 64 millions de personnes s’engagent dans ces programmes5.
Cet été sera lancé le premier produit au monde composé à 25 % de plastique recyclé, ramassé sur les plages par TerraCycle: un shampooing de la marque «Head and Shoulders» (Procter & Gamble) vendu en France dans les supermarchés Carrefour6!
En Suisse, les mesures soutenant étaient déjà introduites dans les maisons d'achat et de meuble diverses libérer les mers mondiales des tonnes de l'ordure. Avec chaque produit vendu, comme par exemple la poubelle de Brabantia, est payée une contribution à "The Ocean Cleanup".
La «Declaration of the Global Plastics Associations for Solutions on Marine Litter»
69 associations de 35 pays, ainsi que l’association européenne des fabricants de plastique Plastics Europe, se sont engagées en 2011, en signant une déclaration commune, à soutenir diverses mesures de lutte contre les déchets marins. Les thèmes abordés sont la sensibilisation du public à la problématique dans les pays concernés, l’information, la communication des faits et le soutien des projets de ramassage. L’initiative «Zero Pellet Loss» se doit d’être citée: elle a pour but d’empêcher la dispersion de granules de plastique dans l’environnement susceptibles d’entrer dans les cours d’eau et ce, dans l’ensemble de la chaîne de valeur7.
Des mesures sont donc prises actuellement dans le but d’endiguer le problème des déchets marins. Mais il y a encore beaucoup à faire. En tant que transformateurs, nous pouvons assumer notre responsabilité en:
- nous engageant pour les projets de WFO dans les associations.
- favorisant l’usage de plastiques de type Post Consumer Recycling (PCR) et en utilisant les plastiques PCR ramassés sur les plages.
- s’assurant en interne qu’aucun plastique n’entre dans les cours d’eau.
Mais tous les acteurs de la chaîne sont indispensables: les fabricants de matières premières et transformateurs responsables, les détenteurs de marque qui remplissent leurs produits dans des conteneurs en plastique PCR, les consommatrices et consommateurs qui n’ont aucun problème avec les emballages PCR pas tout à fait d’un blanc immaculé et qui achètent les produits, puis qui éliminent correctement les emballages après usage ou les déposent dans des points de collecte.
1 IEEP Institute for European Environment Policy, Plastics, Marine Litter and the Circular Economy, October 2016
2 Marine Litter, European Commission, Good Environmental Status, April 2017
3 Here’s where the Ocean’s trash comes from, National Geographic Magazine, April 2017
4 www.wastefreeoceans.org/fishingoceanplastic
5 www.terracycle.de
6 Press release, P&G’s Head & Shoulders Creates World’s First Recyclable Shampoo Bottle Made with Beach Plastic, 19. Januar 2017
7 Marine Litter Solutions, Declaration of the Global Plastics Associations for Solutions on Marine Litter, 2011